samedi 10 avril 2010

(K)rappy kitty

In the mood for nostalgie !

En plein période d'auto-haine (haine envers moi-même donc), mes pensées se tournent vers la petite chose poilue qui, certes, me réveillait à 6h30 tous les matins (blasphème ultime) mais m'a apporté bien plus que prévu. Et je ne parle pas des poils perdus en route !
Retrouvons le temps d'un article le côté nombriliste annexé à un blog (sans oublier l'esprit d'ouverture sur la fin, histoire que vous vous sentiez TOUS concernés).

Contexte : J'étais en colocation l'an dernier avec un garçon adorable mais tête en l'air, irresponsable sur certaines choses et surtout : EGOISTE !

Je le cite début Juin 2008 :

"Lolo, s'teuplééééé, ça te dit pas qu'on ait un chat ??"


Moi (parce que je suis une fille responsable mine de rien) : "On en reparle à la rentrée mais je te demande de bien prendre en compte que l'on divorce à la fin de l'année, qu'un chat équivaut à des problèmes, de l'argent et que c'est pas un jouet qu'on balance comme ça :"


Sur le coup, j'ai pensé que s'il disait oui, il deviendrait un mec responsable et que même si c'était pas le cas, je le ferais culpabiliser et réfléchir à chacun de ses actes. Bref, en le pensant humain, je croyais détenir un certain ascendant sur lui. Mal m'en a pris.

Octobre 2008 (histoire de lui laisser le temps de la réflexion), Dexter, 2 mois, débarque dans nos vies routinières :


Malgré tous ses petits défauts (il pisse partout, miaule à 7h du mat' si vous n'êtes pas levés et court/saute/vole pour vous faire tomber), moi qui achevait à peine ma période de deuil pour mon ancien chat-qui-n'est-pas-mort-je-le-sais et mon poisson, je me suis prise d'affection pour cette petite boule de poil aux yeux verts (de toute manière, à partir du moment où j'ai du me battre comme une lionne pour ne pas qu'on l'appelle D'artagnan, un lien particulier s'est tissé entre nous !). J'ai évidemment cru qu'il en était de même pour mon coloc' puisque je l'ai surpris de nombreuses fois accroupi devant le chaton à baragouiner des "areuh areuh, c'est le fifils à son papa" et dans mon langage, ça veut dire "tu es chou, je t'aime toi et moi, c'est pour la vie".

Et au fil du temps, une angoisse s'est lentement infiltrée dans mon esprit. Les babillages de ce monsieur étaient toujours là mais cette fois-ci, fortement contrebalancés par de violents jurons, des punitions injustifiées (de mon point de vue donc j'ai forcément raison !). Ajoutez à cela l'argent que l'on dépense en bouffe et vétérinaire, les endroits localisés où monsieur Dexter a ses petites habitudes pour faire ses besoins (et il ne s'agit pas de la litière mais bien des vêtements de A., avouez-que les chatons sont perspicaces), secouez le tout et vous obtenez le point de non-retour, la phrase qu'il m'a balancée calmement et sans aucune honte 3 mois après son arrivée (oui, c'est un rapide) :

"C'est simple, si je VEUX pas l'assumer, il sera à la rue ou à la SPA"


Aaaaaaaaaaah mais aaaaaaaaaaaaah mais bordeeeeeeeel !!

Bon à savoir : Avant qu'on ne l'adopte, il était convenu (car mes parents sont racistes des animaux) qu'à notre séparation, le chat irait vivre chez les parents de môssieur qui avait eu une blague de très mauvais goût ce jour là :

Moi :" Et l'an prochain, il va où vu qu'il peut pas venir chez moi ?"


Lui (hyper sérieux) : "Ben on le laisse dans la rue, il se débrouillera !"


Moi : "Tu plaisantes, j'espère ?"


Lui :"...Oui bien sûr"

Tu me prends pour une gourde ?

Me voici face au fait accompli. J'avais participé aux frais de vétérinaire, la bouffe, le nettoyage, l'éducation. Je m'étais suis prise d'affection pour lui, regrettant de ne pouvoir le prendre avec moi mais c'est ainsi. Et lui en profitait pour me poignarder et me faire bien comprendre que si je le prenaispas, Dex aurait de fortes chances de finir sa (courte) vie dans la rue comme un CSDF (chat sans domicile fixe). En même temps, mon coloc ne rechignait jamais pour accomplir les tâches les plus ingrates (il s'était porté volontaire pour la mission suicide de la litière), donc il devait y avoir quelque chose qui m'échappait dans cette histoire car je ne lisais aucune trace de culpabilité lorsque j'assenais à chaque fois qu'il râlait, qu'il avait voulu un chat et donc devait l'assumer !

Mon ancien coloc' n'a pas un mauvais fond je le sais, mais je pense aussi qu'il considèrait Dexter, non pas comme un être vivant à part entière, mais bien comme un jouet bruyant ici pour le distraire et lui filer son quotat de câlin quand il était célibataire et rien d'autre ! Alors question à moi-même, que devais-je faire ?

- Tuer A. pour m'avoir mise dans cette situation et m'enfuir avec Dexter en me mettant mes parents à dos (à savoir qu'ils vont me couper les vivres très certainement !) ?

- Tuer A., toujours pour la même raison, et ramener Dex à la maison familiale en subissant les reproches de mon père jusqu'à la fin de ma vie ?

- Tuer A., ne pas prendre le chat mais tâcher de lui trouver un foyer aimant (mais je l'aime moi ><) ?

Toute cette grosse surexposition de ma vie pour vous demander de bien réfléchir lorsque vous savez que la décision va influencer une bonne partie de votre vie ! Au final, sachez que Dexter nous a quitté (non, il n'est pas mort malgré une chute vertigineuse de deux étages) pour la Vendée, dans une famille cool visiblement. Pour ma part, je suis relativement fière de découvrir que j'ai un coeur (n'en déplaise à Félix) et que je ne suis pas du genre à abandonner lâchement devant une difficulté.

SAUVONS LES BEBES PHOQUES ET DEXTER !!